Les jeux vidéos ont une histoire. Courte mais intense.
Déjà suffisamment riche pour en faire une solide analyse sémiologique.
Du sens - dans les jeux d'actions aux jeux d'aventure - il y en a revendre.

Fanny se penchera tous les 15 jours sur un aspect des contenus des jeux vidéos.
 
 

Chaque lundi, la rubrique des jeux vidéos par Fanny


LES JEUX VIDEOS SONT - ILS DES DROGUES ?

Les jeux vidéo et les mondes virtuels en général ont un réel pouvoir d’attraction et de fascination : ce sont des espaces d’évasion qui fabriquent des images de plus en plus attractives où l’on peut voyager sans risque et jouer avec ses fantasmes.

De plus, " l’absence de corps et le changement d’identité permettent d’exprimer des choses que l’on a tendance à refouler au quotidien ". Ils sont à la fois un univers libérateur (la marge de manoeuvre du joueur est totale et il peut recommencer à volonté) mais confiné, (l’attention, les réflexes et la mémoire sont sollicités en permanence et exclusivement concentrés sur le jeu) qui soustrait le joueur au réel, au temps et par conséquent, l’isole momentanément du monde extérieur. Dans Descent, par exemple, le joueur est facilement " hypnotisé " par le jeu, par la vitesse de défilement des images, les couleurs et l’ambiance sonore.

Le fait " d’être ailleurs ", de " partir " et de devenir quelqu’un d’autre est le seul point commun des jeux vidéo avec une drogue et le seul risque de dérive chez des personnes fragiles.

Ce qu’ils en pensent..
Hubert, 35 ans..
" On peut devenir accroc pendant un temps car les jeux vidéo permettent la réalisation et l’aboutissement de certaines actions, les différentes étapes donnent des échéances concrètes qui poussent à continuer le jeu à tout prix et sans s’inquiéter du temps qui passe. C’est aussi un moyen de s’oublier dans l’action et le speed, seul compte l’instant présent. C’est une drogue au sens où ils nous coupent du quotidien et au sens où ils sont nécessaires à un équilibre. "

.Certains joueurs, selon leur propres termes, se laissent " tomber dedans " et passent de nombreuses heures, voire des nuits entières sur un jeu comme Diablo ou Formula one. Cependant, s’ils " abusent ", c’est en parfaite connaissance de cause. Perte de la notion du temps, fatigue psychologique, besoin urgent de dormir, " yeux qui piquent " et parfois irruption des images du jeu dans les rêves sont les séquelles classiques de ceux qui ont " trop joué ". (Et le 2M dans tout ça me direz-vous ?!! ;-))

Mais les pires abus, jusqu'à 12h devant un écran, se produisent surtout dans un microcosme de passionnés (jeux en réseau et rôlistes) qui trouvent dans le jeu vidéo, un nouveau moyen d’exprimer leur passion du jeu, voire, chez une " élite technologique " qui travaille dans ce secteur. Mais là encore, les plus fanatiques sont aussi les premiers à insister sur les limites du jeu vidéo et sur le fait qu’il n’y a pas de dépendance possible à long terme.

Ce qu’ils en pensent..

Alexis, 25 ans.
Il n’a pas de dépendance, ni d’accoutumance à proprement parler car l’espérance de vie d’un jeu vidéo est très courte et les joueurs éprouvent le besoin de " décrocher " à un moment ou à un autre. Les risques sont donc limités dans le temps. Globalement les jeux ont des effets positifs : ils permettent de se défouler, d’expulser son agressivité et ses désirs inconscients. En revanche, les jeux " dangereux " sont ceux qui font appel à des choses archaïques, primitives et ceux qui n’en ressortent pas émotionellement indemnes doivent arrêter immédiatement".

 

Et ainsi donc... à la semaine prochaine !!

Fanny