Les jeux vidéos ont une histoire. Courte mais intense. Déjà suffisamment riche pour en faire une solide analyse sémiologique. Du sens - dans les jeux d'actions aux jeux d'aventure - il y en à revendre.

Fanny se penchera tous les 15 jours sur un aspect des contenus des jeux vidéos.
Cette semaine, pour ouvrir le bal, nous commençons avec une analyse rigoureuse des différentes facettes du Labyrinthe. Un domaine bien connu des avatars du 2ème Monde...
 
Chaque lundi,
la rubrique des jeux vidéos par Fanny

Les femmes au pouvoir !

En politique, à la tête de l’économie et de l’armée, il y a très peu de femmes. Même dans le jeux vidéo, genre pourtant récent, les quotas ne sont pas respectés et les hommes monopolisent toujours le terrain ! Mais, bien que minoritaires, on ne peut plus les ignorer. Car les femmes se sont métamorphosées de façon spectaculaire : jusqu’alors victimes et soumises, elles sont devenues des surhommes impitoyables sous l’influence des jeux d’action.
Les jeux vidéo offrent deux versions extrêmes et encore stéréotypées des femmes : promesse de récompense sexuelle et affective, cette femme là est un prix ou un lot inerte qui dédommage le joueur des efforts et du temps investis. La « femme-récompense », c’est généralement une princesse, une belle au bois dormant captive, à la sexualité discrète et au cerveau atrophié. Enjeu clef de l’histoire, car objet de convoitise, elle reste un personnage secondaire, et se contente d’apparaître et de disparaître. Elle ressemble à ces jolies nymphes qui provoquaient jadis des querelles entre les divinités de l’Olympe. Il existe des variantes plus modernes de cette catégorie : légèrement vêtue, aguichante ou bavarde, elle reste un bibelot et un décors agréable. Mais dans les jeux vidéo, la femme-récompense est en voie d’extinction. Car elle fait moins rêver contrairement à la femme souveraine qui envahit les ordinateurs.

Cette femme est un défi aux lois physiques de la nature et un fantasme de sexe, de violence et de domination. Guerrière, aventurière ou lutteuse, c’est l’alter-ego de l’homme dans les jeux d’action et sa rivale directe dans les jeux de combat. Tenue paramilitaire, athlète de haut niveau, tireur d’élite et enfin douée d’intelligence pratique, son équivalent au cinéma se nomme Sarah O’Connor dans Terminator. Le modèle le plus achevé de cette superwoman castratrice se trouve dans les jeux de « baston » : génie des arts martiaux, ses porte-jarretelles sont aussi redoutables que ses coups. Mélange d’Aphrodite et d’Artémis comme Grace Jones dans Conan le Barbare, sa stratégie est typiquement masculine. Parée des attraits et du charme féminin, la femme souveraine est une image sublimée des instincts agressifs, la représentation sexuelle de la prise de pouvoir par la force et les armes.

Sur la scène des jeux vidéo, la guerre des sexes fait rage : hommes et femmes luttent désormais à armes égales et s’affrontent au travers de combats sanglants. Et le sexe dit « faible » prend souvent le dessus au terme d’un cérémonial de séduction et de mise à mort imaginé, ne l’oublions pas, par les hommes.

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