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L'air Marin

Mariner :

Mettre dans la saumure (liquide qui exsude des conserves salées et qui est formé des liquides organiques et du sel dont on a imprégné les substances à conserver), marinade (mélange de vin, de vinaigre salé, épicé :poivre, thym, laurier, ail, oignon ...) dans lequel on fait macérer du poisson, de la viande avant la cuisson. (Petit Robert).

Aujourd’hui, c’est peut-être parce qu’il fait chaud et qui dit chaud dit eau, l’air marin m’a inspiré ! Ou c’est peut-être un goût de sel sur la langue, laissé au cours de la soirée avec Donatienne.

Je me promène dans le Deuxième Monde... mais où est la plage ? Si quelqu’un peut me conseiller ? A défaut je l’invente et j’imagine...

Marinade, ce n’est pas un prénom mais cela associe plantes, vin et bonne chère, tout un voyage épicé vers des palais si sensibles.

Il faut que je trouve une marinade spécial Deuxième Monde.

En route vers l’appartement de Quatrequart, je rencontre Florentine, cheveux au vent et court vêtue, son panier, doucement agité au gré des ondulations de sa démarche, me lançant un regard.

Et, quel regard !

L’œil, encore rempli des souvenirs de la mer, un poisson argenté m’envoyait un message.

Je l’interprétais d’une drôle de façon :

« Quitte à finir à la cuisine autant que ce soit mariné. »

Devant ma stupeur, Florentine éclate de rire :
« Et alors, il est pas beau mon merlan ? »
« Et ça se marine ? »
« Non, ça se frit. »

« Certes, mais sommes-nous pas dans le Deuxième Monde. ?»

« Qui dit Monde virtuel, ne dit pas forcément marinade de n’importe quoi ! Je mets au contraire un point d’honneur à frire le merlan poêlé. Mais je n’ai pas non plus envie de vous faire mariner davantage... »

( Comment poêlé ? Mais qu’allais-je faire de mon merlan dont le regard attendrissant m’obligeait, à prendre son parti. Je devais la faire changer d’avis. ) :

« Dis moi Florentine, tu n’aurais pas gardé des vieilles habitudes du vieux monde ? »

« Il est vrai que j’évolue dans le 2ème Monde depuis peu. Ceci dit je ne demande qu’à apprendre. »

« Ok, d’abord tu examines bien le poisson, chacun à sa propre personnalité et ne s’écaille pas de la même façon. Je pensais alors à Jupiter, son poisson aperçu dans le panier . Il faut donc respecter l’animal rajoutais-je sans toutefois beaucoup de conviction. Et je lui expliquais alors que la marinade pour un poisson c’est comme un embaumement pour les égyptiens, faisant ainsi appel à son amour pour l’Egypte. L’avais-je convaincue ? »

« Comment peux-tu comparer l’anthropologie égyptienne à une vulgaire poiscaille ? »

Comment cette fille que je connaissais depuis sa tendre enfance pouvait faire preuve d’une telle insensibilité face à nos cousins aquatiques ?

« Et les chats alors ils étaient bien embaumés, non ? »

« Devant tant de mauvaise foi, je ne vois que la solution de l’arbitrage. Allez, Millefeuilles, allons voir ce maître queue de Quatrequarts »

Nos amis repartent alors trouver Quatrequarts. Sans succès. L’était à la pêche.

Millefeuilles, Quatrequarts & Florentine